Archives de catégorie : Devices

Super 45

2019

Recording, turntable, amplification, speakers, EP and cover.

In January 1973, following the unexpected success of their first record, krautrock group Neu!, formed by Klaus Dinger and Michael Rother, rushed over to the Windrose-Dumont-Time studio in Hamburg, Germany, to record a new album. With the recording for the A-side practically finished, their label, Brain Records, told them that they had used up their production budget and had to leave the studio. As they only had half an album to present, the musicians filled the B-side with versions of the recordings of the two singles ‘Neuschnee’ and ‘Super’ that they remixed at different speeds. Financial constraints induce a pragmatism that, here, resulted in the experiment described above. A lack of time led the musicians to produce other temporalities, recycling tracks that had already been recorded. The new ‘Super’, then, was both slowed down so that it played at 16 rpm and sped up to 78 rpm, creating two radically different pieces. Super 45 is presented in the form of a 7-inch (45 rpm), on which the two versions of the piece ‘Super’ (78 rpm and 16 rpm) have been re-recorded at their initial speed (45 rpm) – an experiment that makes it impossible to revert to the original piece.

Enregistrement sonore, platine vinyle, amplification, haut-parleurs, 45 tours et pochette.

En janvier 1973, le groupe de krautrock Neu!, constitué de Klaus Dinger et Michael Rother, entre précipitamment au studio Windrose-Dumont-Time de Hambourg en Allemagne pour enregistrer un nouvel album, suite au succès inattendu de leur premier disque. Alors que l’enregistrement de la face A est pratiquement terminé, leur label, Brain Records, leur apprend qu’ils ont épuisé le budget de production et qu’ils doivent quitter les lieux. N’ayant qu’une moitié d’album à présenter, les musiciens construisent la face B en remixant à différentes vitesses les enregistrements des deux singles « Neuschnee » et « Super ». La contrainte économique conduit au pragmatisme, entendu ici à la faveur de l’expérimentation suscitée : le manque de temps amène les musiciens à produire d’autres temporalités, en recyclant les pistes déjà enregistrées. Ainsi le morceau « Super » est notamment ralenti pour une lecture à 16 tours/min et accéléré à 78 tours/min, donnant lieu à deux morceaux radicalement différents. Super 45 se présente sous la forme d’un 45 tours, où se trouvent réenregistrées les deux versions du morceau « Super » (78 tours/min et 16 tours/min) à leur vitesse initiale (45 tours/min) – expérience ne pouvant reconduire au morceau source.

Matthieu Saladin, Super 45, 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Matthieu Saladin, Super 45, 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

« Organiser son temps professionnel » (module de formation nocturne)

2019

“Organiser son temps professionnel” (module de formation nocturne) (‘Organising your work time’ (nocturnal training module)) is a work based on a protocol touching on the activity of the BBB art centre resource platform, which aims to offer various training courses for artists. The day’s training entitled ‘Organising your work time’ was pushed back twelve hours. Initially scheduled between 9 am and 4:30 pm, it took place from 9 pm to 4:30 am, on the night preceding the exhibition. The record of this work is presented in the form of sheets of notes made by the participants according to two graphical codes that show, respectively, their perception of time and their fatigue during this night’s training.

« Organiser son temps professionnel » (module de formation nocturne) est une œuvre protocolaire touchant à l’activité de la plateforme ressource du BBB centre d’art, dont la spécificité est de proposer diverses formations pour artistes. La journée de formation intitulée « Organiser son temps professionnel » a été décalée de 12h : initialement prévue de 9h à 16h30, celle-ci s’est déroulée de 21h à 4h30, la nuit précédant l’ouverture de l’exposition. La mémoire de cette œuvre se présente sous forme de feuillets annotés par les participant.e.s, selon deux codes graphiques faisant respectivement état de leur perception du temps et de leur fatigue durant cette nuit de formation.

Matthieu Saladin, Organiser son temps professionnel (module de formation nocturne), 2019 (détail). Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau), 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Matthieu Saladin, Organiser son temps professionnel (module de formation nocturne), 2019. Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau), 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau)

2019

Materials, Mediums (office furniture scenography)

As part of the Temps partiels II. Flextime (Part time II. Flextime) exhibition, 12 pieces have been produced, one for each of the employees at the BBB art centre. Each work is associated with a piece of office furniture, selected by the employee. During the exhibition, this piece of furniture remains functional for the person using it, but is moved, along with its contents and is on display to visitors. Moving the object thus blurs the lines between the functionality of the object and its role as an element in an artwork. This scenographic protocol questions movements within the art centre itself, changing habits, spaces and the choreography of bodies at work.

Dans le cadre de l’exposition « Temps partiels II. Flextime », 12 pièces ont été produites, en écho au nombre de travailleurs au sein du BBB centre d’art. Chaque oeuvre est associée à un élément de mobilier de travail, proposé par chacun.e des salarié.e.s. Durant l’exposition, ce mobilier reste fonctionnel pour celui ou celle qui l’utilise, déplacé avec son contenu, révélé aux visiteurs. Ce déplacement crée ainsi un flou entre la fonctionnalité de l’objet et sa fonction de support pour oeuvre. Ce protocole scénographique questionne les déplacements au sein même du centre d’art, en modifiant les usages, les espaces et la chorégraphie des corps au travail.

Vue des expositions de Matthieu Saladin «Temps partiels II. Flextime » et Dominique Mathieu « Riposte » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Matthieu Saladin, Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau), 2019. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Vue des expositions de Matthieu Saladin «Temps partiels II. Flextime » et Dominique Mathieu « Riposte » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

Politique des transpositions

2019

Transposition politics. With Sirens, sound installation and performance.

The project Politique des transpositions was developed during an artist residency in La Becque, Switzerland, during the summer of 2019. Working on the tension between statistical representations of minorities and the characteristics of the sound device of the Swiss national alert, it took three forms:

A performance (September 12, 2019 at the Bourg, Lausanne): sonification of the statistics established by the population service of the municipality of Renens on the so-called foreign populations residing there; whispers by a group of performers hidden in the audience of sentences constructed from the national security instructions throughout the evening.

A graphic score: A1 poster made from statistics, country by country, of all the so-called foreign populations living in Renens.

A sound installation (censored): implementation of a multi-speakers device in the public space of the city of Renens aiming at playing for 1 minute, 10 times over a period of 3 months, the basic sound of the Swiss siren, each time transformed according to the statistics on the so-called foreign populations residing in the city. This installation, initially planned for the period September-December 2019 in the framework of a partnership between the city of Renens and the association Sonorama, was censored by the municipality.

Avec les Sirènes, installation sonore et performance.

Le projet Politique des transpositions a été développé à l’occasion d’une résidence d’artistes à La Becque, en Suisse, au cours de l’été 2019. Travaillant sur la mise en tension entre les représentations statistiques des minorités et les caractéristiques du dispositif sonore de l’alerte nationale suisse, il a pris trois formes :

Une performance (le 12 septembre 2019 au Bourg, Lausanne) : sonification des statistiques établies par le service de la population de la municipalité de la ville de Renens sur les populations dites étrangères y résidant ; chuchotements par un groupe de performer·euses dissimulé·es dans le public de phrases construites à partir des consignes nationales de sécurité tout au long de la soirée.

Une partition graphique : affiche de format A1 réalisée à partir des statistiques, pays par pays, de l’ensemble des populations dites étrangères résidant à Renens.

Une installation sonore (censurée) : mise en place d’un dispositif de diffusion dans l’espace public de la ville de Renens visant à émettre durant 1 minute, à 10 reprises sur une période de 3 mois, le motif de base de la sirène suisse, à chaque fois transformé en fonction de statistiques sur les populations dites étrangères résidant dans la ville. Cette installation, initialement prévue pour la période septembre-décembre 2019 dans le cadre d’un partenariat entre la ville de Renens et l’association Sonorama, sera censurée par la municipalité.

Intervention #1 (Les Sirènes)

2018

“Ideology “acts” or “functions” in such a way that it “recruits” subjects from among individuals (it recruits them all), or “transforms” individuals into subjects (it transforms them all) by the very specific operation known as interpellation that can be thought of in terms of the most straightforward everyday police interpellation (or not): “hey, you, over there!” If we suppose that the imagined theoretical happening takes place in the street, the interpellated individual turns round. By means of this simple 180-degree physical reorganisation, the individual becomes a subject. Why? Because he/she has recognised that the interpellation was indeed directed at him/her and that “it was indeed him/her who was being interpellated” (and not anyone else). […] The existence of ideology and the interpellation of individuals as subjects is one and the same thing.” (L. Althusser, 1970)

A performance by the group Les Sirènes on 23 November 2018 at Instants Chavirés, Montreuil (Paris region), in the form of a questioning of our relationship to auditory injunctions. Elaborated during an in-situ residency in September 2018, the piece takes the form of a dramaturgy composed from various alarm systems, highlighting the way in which they reconfigure space and its use. Transforming a safety evacuation exercise into a listening exercise, the piece acts on sound matter inside the very ears of exhibition visitors.

Les Sirènes is a collective that produces pieces that perform a social criticism of sound. It analyses and questions the auditory myths we’re exposed to, forms of domination or resistance constructed by sound and the way in which sound can produce or destroy that which is held in common. Using both artistic and theoretical tools, Les Sirènes aims to bring about distanced listening experiences that are specific to the spaces in which they are presented. The collective is made up of musician and performer Francisco Meirino, composer and improviser Jérôme Noetinger, artist and academic Matthieu Saladin and researcher and author Juliette Volcler.

« L’idéologie “agit” ou “fonctionne” de telle sorte qu’elle “recrute” des sujets parmi les individus (elle les recrute tous), ou “transforme” les individus en sujets (elle les transforme tous) par cette opération très précise que nous appelons l’interpellation, qu’on peut se représenter sur le type même de la plus banale interpellation policière (ou non) de tous les jours : “hé, vous, là-bas !”. Si nous supposons que la scène théorique imaginée se passe dans la rue, l’individu interpellé se retourne. Par cette simple conversion physique de 180 degrés, il devient sujet. Pourquoi ? Parce qu’il a reconnu que l’interpellation s’adressait “bien” à lui, et que “c’était bien lui qui était interpellé” (et pas un autre). […] C’est une seule et même chose que l’existence de l’idéologie et l’interpellation des individus en sujets. » (L. Althusser, 1970)

Performance du groupe Les Sirènes, le 23 novembre 2018 aux Instants Chavirés, Montreuil, sous la forme d’un questionnement sur notre rapport aux injonctions auditives. Élaborée à l’occasion d’une résidence in situ en septembre 2018, cette intervention compose une dramaturgie à partir de divers dispositifs d’alerte, mettant en évidence la façon dont ils reconfigurent l’espace et son usage. Transformant l’exercice d’évacuation en exercice d’écoute, la pièce travaille la matière sonore à même les oreilles du public.

Les sirènes est un collectif d’intervention sur la critique sociale du son. Il travaille à analyser et questionner les mythes auditifs qui nous traversent, les formes de domination ou de résistance construites par le son et la façon dont ce dernier peut produire ou détruire du commun. Utilisant des outils artistiques aussi bien que théoriques, il vise à susciter des expériences d’écoute distanciées et spécifiques à l’espace dans lequel elles s’inscrivent. Il réunit le musicien et performeur Francisco Meirino, le compositeur et improvisateur Jérôme Noetinger, l’artiste et universitaire Matthieu Saladin, la chercheuse et autrice Juliette Volcler.

La Retirada

2018

Sound installation. Unrealized project.

Context

This project was thought from a double topicality: the 80th anniversary of the Retirada, which gave rise to a call for projects from the Occitania region, and the political and humanitarian crisis that surrounds the current migratory flows from the South towards Europe.

The archives and literature on life in the various imprisonment camps (Argelès, Saint-Cypiren, Le Barcarès, Gurs, etc.) where the exiles of La Retirada were detained from February 1939 onwards give an account of the countless individual tragedies they experienced, the deplorable living conditions and the generally authoritarian treatment of the situation by the French authorities of the time. In contrast, they also testify to the daily life in the camps, where fragments of social life were quickly rebuilt, notably with the creation of camp newspapers, the organization of language courses, cultural events, etc. Among these activities, music seems to have had a special place. Indeed, beyond the festive moments where hymns, songs of the civil war, and other traditional tunes could resound, a number of songs, in turn nostalgic, political, or simply testifying to the misery of living conditions, were directly written in these camps. These songs were inspired by popular tunes whose lyrics were transformed for the occasion, as well as songs composed by some of the imprisoned musicians: the guaracha Alé Alé Reculé by Julio Cuevas, La chanson d’Argelès, La chanson de Bourg-Madame, L’hymne au camp written by Catalans from the camp of Bram, or, among others, Wie hinterm Draht by the German composer Eberhard Schmidt, imprisoned at the camp of Saint-Cyprien.

The proposed project consisted of using recordings of these songs, taken from the archives or from compilations published later, as bells for the doorbells of a number of institutions scattered throughout the region. These bells were not intended to be added to the pre-existing bells of these institutions, but simply and discreetly replace them.

The regional institutions to which the project was to be proposed had as a common denominator that they were all institutions dealing with current immigration:

  • institutions related to the administration, such as the French office of immigration and integration, the prefecture ;
  • those of the justice system, such as the law firm ATY in Toulouse, specialized in the law of foreigners;
  • those involved in reception and detention, such as reception centers for asylum seekers, administrative detention centers and requisitioned hotels;
  • local migrant aid associations.

Thus, when a user rings the bell to indicate his or her entry into one of the institutions concerned, a particular song composed in the imprisonment camps of La Retirada would be played instead of the usual ringing of the bell. The bells were to be installed for the duration of the commemoration.

(Elements of the application sent in response to the call for projects of the Occitanie region. Application submitted by the BBB art center, in the context of a personal exhibition then in preparation in the institution).


This proposal was initially received favorably by the regional administration, but the passage in commission and the official answer were late in coming in spite of the reminders of the art center. As often, the delays of procedure and the absence of answers to the last reminders will mean the refusal of the project at the end.

Installation sonore. Projet non abouti.

Contexte

Le contexte de ce projet ressort d’une double actualité, dont il opère le rapprochement : le 80ème anniversaire de La Retirada donnant lieu à un appel à projets de la région Occitanie et la crise politique et humanitaire qui entoure les actuels flux migratoires en provenance du Sud et en direction de l’Europe.

Les archives et la littérature sur la vie dans les différents camps d’internement (Argelès, Saint-Cypiren, Le Barcarès, Gurs, etc.) où furent parqué·es, puis maintenu·es, les exilé·es de La Retirada à partir de février 1939 rendent compte des innombrables tragédies individuelles vécues par ces dernier·es, des conditions de vie déplorables et du traitement globalement autoritaire de la situation par les autorités françaises d’alors. En contraste, elles témoignent également d’un quotidien au sein des camps où tentent rapidement de se reconstruire des fragments de vie sociale, avec notamment la création de journaux de camps, l’organisation de cours de langue, d’événements culturels, etc. Parmi ces activités, la musique semble avoir eu une place particulière. En effet, au-delà des moments de fête où pouvaient résonner des hymnes, des chants de la guerre civile, et autres airs traditionnels, nombre de chansons, tour à tour nostalgiques, politiques, ou témoignant simplement de la misère des conditions de vie, furent directement écrites dans ces camps. Ces chansons étaient aussi bien inspirées d’airs populaires dont les paroles étaient transformées pour l’occasion, que composées par quelques musicien·nes interné·es : la guaracha Alé Alé Reculé de Julio Cuevas, La chanson d’Argelès, La chanson de Bourg-Madame, L’hymne au camp écrit par des Catalan·es du camp de Bram, ou encore, parmi d’autres, Wie hinterm Draht du compositeur allemand Eberhard Schmidt emprisonné quant à lui au camp de Saint-Cyprien.

Le projet proposé consiste à utiliser des enregistrements de ces chansons, prélevés dans les archives ou issus de compilations publiées ultérieurement, comme sonneries pour les sonnettes de porte d’un certain nombre d’institutions disséminées sur le territoire régional. Ces sonnettes ne viendront pas s’ajouter à celles préexistantes desdites institutions, mais les remplaceront simplement et discrètement.

Les institutions régionales à qui le projet sera proposé auront comme dénominateur commun d’être toutes des institutions ayant trait à l’immigration actuelle :

– institutions relevant de l’administration, comme l’office français de l’immigration et de l’intégration, la préfecture ;

– celles relevant de la justice, comme le cabinet d’avocats ATY de Toulouse, spécialisé dans le droit des étranger·es ;

– celles relevant de l’accueil et de la rétention, comme les centres d’accueil pour demandeurs d’asile, les centres de rétention administrative et les hôtels réquisitionnés ;

– des associations locales d’aide aux migrants.

Ainsi, lorsqu’un usager sonnera pour signifier son entrée dans l’une des institutions concernées, telle ou telle chanson composée dans les camps d’internement de La Retirada résonnera à la place de l’habituelle sonnerie du lieu. Les sonneries seront installées sur toute la durée de la commémoration.

(Éléments du dossier envoyé en réponse à l’appel à projets de la région Occitanie. Dossier déposé par le BBB centre d’art, dans le cadre d’une exposition personnelle alors en préparation dans l’institution.)


Cette proposition est d’abord reçue favorablement par l’administration régionale, mais le passage en commission et la réponse officielle tardent à venir malgré les relances du centre d’art. Comme souvent, les retards de procédure et l’absence de réponses aux dernières relances signifieront in fine le refus du projet.

Le chant du dialogisme – Partition pour un entretien d’embauche

2018

Le chant du dialogisme (Song of dialogism) is the first musical score in a forthcoming series entitled Partitions de travail (scores for work). For this long-term project, work is approached as economic activity, from its regulation to its organisational modalities, including power relationships and the processes of subjectivation that come into play in the various situations, constraints and individual and collective investments involved. 

These experimental scores have not however been written to be played by musicians or performers who come from elsewhere but by the teams of the places that host them. Le Chant du dialogisme – Partition pour un entretien d’embauche (Song of dialogism – Score for a job interview) was produced by and for the MMaintenant art centre in Saint-Denis. It was created on the occasion of the recruitment of a new team member, a production and communication officer. It is made up of two parts, played together – part A: candidate and part B: recruiter –, as well as a prelude, called ‘the recruiter’s prelude’, which consists in inserting the following phrase in the recruitment advert: “In place of a motivation letter, you will send the words of a song, which, according to you, reflect our contemporaneity”.

Le chant du dialogisme constitue la première partition d’une série en devenir intitulée Partitions de travail. Dans ce projet au long cours, le travail est investi en tant qu’activité économique, de sa réglementation à ses modalités organisationnelles, en passant par les relations de pouvoir et les processus de subjectivation qu’il implique au gré des situations, des contraintes et des investissements individuels et collectifs.

Ces partitions expérimentales ne sont toutefois pas à interpréter par des musiciens ou des performers extérieurs mais par l’équipe même des lieux qui l’accueillent. Le Chant du dialogisme – Partition pour un entretien d’embauche a été produite par et pour le centre d’art MMaintenant à Saint-Denis. Elle a été créée à l’occasion du recrutement d’un nouveau membre au sein de l’équipe, en tant que chargé.e de production et de communication. Elle compte deux parties jouées conjointement – partie A : candidat ; partie B : recruteur –, ainsi qu’un prélude, appelé prélude du recruteur, qui consiste à insérer dans la publication de l’annonce de recrutement la phrase suivante : « En lieu et place de la lettre de motivation, vous enverrez les paroles d’une chanson qui, selon vous, reflète notre contemporanéité ».

Faites comme si de rien n’était

2017

(notification; beacon)

A Bluetooth Beacon, used in digital marketing, is abandoned in a public space and anonymously communicates the notification ‘Faites comme si de rien n’était’ (Make out nothing’s going on) to the mobile phones of people who come within its zone of activity (70m).

For its first activation the Beacon was hidden at Place de La République, in Paris, for the duration of the Wind is insubtantial exhibition.

(notification ; boîtier Beacon)

Un boîtier Beacon – balise Bluetooth utilisée dans le marketing digital – est abandonné dans l’espace public et envoie de manière anonyme sur les téléphones portables des personnes qui croisent son périmètre d’action (70m) la notification « faites comme si de rien n’était ».

Pour sa première activation, la balise a été dissimulée Place de La République, à Paris, sur toute la durée de l’exposition « Wind is insubtantial ».

Programmation : Stéphane Cousot.

Dust Devil

2017

(video GIF; cellphone with broken screen)

The video of a whirlwind of dust filmed in a desert runs on a loop on the broken screen of a mobile phone left abandoned on the ground. When in the presence of other works, the piece makes no sound but when on its own in a room, the soundtrack (noise of the wind in the microphone) is amplified at very high volume, creating an effect of saturation in the space.

(vidéo GIF ; téléphone portable avec écran cassé)

La vidéo d’un tourbillon de poussière prise dans un désert tourne en boucle sur l’écran cassé d’un téléphone portable abandonné à même le sol. En présence d’autres œuvres, la pièce reste muette. Présentée seule dans une salle, la bande son (bruit du vent dans le micro) est amplifiée à très haut volume, jusqu’à saturation de l’espace.

Rumeur #1 (la qualité de l’air)

2017

Rumeur #1 (la qualité de l’air) (Rumour #1 (air quality)) is a protocol activated on request. The work is only mentioned on the exhibition room plan in which the work is presented. When a visitor requests its activation of one of the members of staff, a phrase is whispered in the visitor’s ear, one single time. The content of the phrase varies from day to day; it is determined by the relationship between the official air quality readings for that day, the previous day and the forecast for the following day.

Rumeur #1 (la qualité de l’air) est un protocole activé sur demande, simplement mentionné sur le plan de salle de l’exposition où est présentée l’œuvre. Lorsqu’un visiteur fait la demande de son activation à une personne travaillant dans le lieu d’exposition, une phrase lui est alors chuchotée à l’oreille, une seule et unique fois. Son contenu varie de jour en jour ; il est déterminé par la mise en relation des indices officiels de qualité de l’air du jour même, du jour précédent, et du jour suivant.

Collection : CNAP