Archives de catégorie : Publications

Les parties prenantes

2020

Score (from scores for work series)

Les parties prenantes (The Stakeholders) is a score designed for professional meetings, organized inside or outside the structure that activates it. It is interested in the relationships of affect, real or supposed, between the people present and their influence on the individuality of each person, but also on the oratory positions adopted in the speeches and, more widely, on the outcome of the meeting in question. A meeting must necessarily involve at least one person outside the salaried team of the structure in question in order to give rise to an activation: partners, sponsors, elected officials, board of administration, etc.

The activation can be carried out by one or more participants. Only the members of the salaried team perform the activation, informing or not informing the other participants in the meeting of the performance.

The score consists of twelve charts, called figures, presented on separate pages. Only one figure is used per meeting. The entire page represents the space in which the meeting takes place, while the location of the graphic on the page and the proportion it occupies correspond to the inscription and spatial deployment of the performance in that same space.

The arrows in each figure indicate the movements to be carried out by the participant(s), so that the whole of the movements carried out during the performance ultimately draw the interpreted graphic form. If there are no arrows, the lines and curves of the graphic forms represent the movements to be made. In the case of a group activation, the movements can be divided among the participants.

Each graphic shape of the chosen figure that includes an empty space is annotated, using one of the initials from the typology below. Only one initial may be written per empty space. When the graphics include letters or numbers, an initial is associated with each sign.

Once completed, these forms prescribe the oratory position adopted by the person in his or her speech and exchanges at that specific place. The oratory position adopted is thus a function of the person’s location at the time he or she speaks and is bound to evolve throughout the meeting according to the movements made.

R = representation, i.e., the way in which the person shows up and expresses him/herself with regard to his/her own function in the team.

D = designation, i.e., the way the person thinks that the person or persons outside the team participating in the meeting perceive him/her.

A-P = self-perception, i.e. the way in which the person feels and thinks about him/herself outside the social injunctions of representation and designation.

These three positions, which participate in the construction of any identity, are in fact often intertwined in daily life. It is not easy to distinguish between them in practice and in the articulation of one’s own discourse, but it is appropriate in the context of this activation to try to separate them as much as possible. When circumstances allow, participants can, when preparing the score, reflect on the attitudes and modes of discourse implied by the different oratory positions to be adopted, taking into account the impact of the other people present at the future meeting.

(Excerpt from the text of the score)

Partition (série Partitions de travail)

Les parties prenantes est une partition destinée aux réunions professionnelles, organisées à l’intérieur ou à l’extérieur de la structure qui l’active. Elle s’intéresse aux rapports d’affect, effectifs ou supposés, entre les personnes présentes et leur influence sur les individuations de chacun·e, mais aussi sur les positions oratoiresadoptées dans les prises de parole et, plus largement, sur l’issue de la réunion en question. Une réunion doit nécessairement impliquer a minima une personne extérieure à l’équipe salariée de ladite structure pour donner lieu à une activation : partenaires, tutelles, élu·e·s, conseil d’administration, etc.

L’activation peut être réalisée par un·e ou plusieurs participant·es. Seul·es les membres de l’équipe salariée en assurent l’interprétation, informant ou non de la performance les autres personnes participant à la réunion.

La partition comprend douze graphiques, appelés figures et présentés sur des pages séparées. Une seule figure est utilisée par réunion. La page entière représente l’espace dans lequel se déroule la réunion, tandis que l’emplacement du graphique dans la page et la proportion qu’il y occupe correspondent à l’inscription et au déploiement spatial de la performance dans ce même espace.

Les flèches de chaque figure indiquent les déplacements à réaliser par le, la ou les participant·e·s, de sorte que l’ensemble des mouvements exécutés durant la performance dessine à terme la forme graphique interprétée. En l’absence de flèches, les lignes et courbes des formes graphiques représentent les déplacements à effectuer. Dans le cas d’une activation à plusieurs, les déplacements peuvent être répartis entre les participant·es.

Chaque forme graphique de la figure choisie comprenant un espace vide cerné est annotée, en utilisant l’une des initiales de la typologie ci-après. Une seule initiale peut être inscrite par espace vide. Lorsque les graphiques comprennent des lettres ou des chiffres, une initiale est associée à chaque signe.

Une fois complétées, ces formes prescrivent à chaque fois la position oratoire adoptée par la personne dans son discours et ses échanges à cet endroit spécifique. La position oratoire adoptée est ainsi fonction de l’emplacement de la personne au moment où elle prend la parole et est amenée à évoluer tout au long de la réunion selon les déplacements effectués.

= la représentation, autrement dit la manière dont la personne se montre et s’exprime au regard de sa propre fonction dans l’équipe.

= la désignation, autrement dit la manière dont la personne pense que la ou les personnes extérieures à l’équipe participant à la réunion la perçoivent.

A-P = l’auto-perception, autrement dit la manière dont la personne se sent et se pense elle-même en dehors des injonctions sociales de représentation et de désignation.

Ces trois positions qui participent à la construction de toute identité sont en réalité bien souvent entremêlées dans la vie quotidienne. Les distinguer dans la pratique et dans l’articulation de son propre discours n’est pas chose aisée, mais il convient dans le cadre de cette activation de tenter de les séparer autant que possible. Lorsque les circonstances le permettent, les participant·es pourront, au moment de la préparation de la partition, réfléchir en ce sens aux attitudes et aux modes de discours qu’impliquent les différentes positions oratoires à adopter en tenant compte de l’incidence des autres personnes présentes à la future réunion.

(Extrait du texte de la partition)

Le nombre du besoin

2019

Posters (120 x 80 cm), digital silk-screening printing, display protocol.

Le nombre du besoin (The number of necessity) is a countdown. Each day, a new poster is presented. It presents the issues and the course of a strike that took place in the history of capitalism and whose duration corresponds to the number of days remaining in the exhibition where the piece is activated. For its first activation at the BBB art center in Toulouse in 2019, the exhibition lasts 106 days. Thus, on the evening of the opening, a poster is displayed relating a strike that lasted 106 days, the next day a poster on a strike that lasted 105 days, etc., until the last day of the exhibition, with a strike that lasted 1 day.

On this occasion, the posters are presented, one by one, outside on a signage pillar, Fût, devised by designer Dominique Mathieu. Each day, the new poster is pasted on top of the previous day’s.

The duo Huz & Bosshard provided the graphical conception for the posters, choosing a format, layout of the content, typography and colour scheme using the seven colours of the rainbow designed to facilitate the legibility of the texts from the street, at the same time as adopting certain conventions for the posting of posters in public spaces.

Affiches (120 x 80 cm), sérigraphie numérique, protocole d’affichage.

Le nombre du besoin est un compte à rebours. Chaque jour, une nouvelle affiche est présentée. Elle retrace les enjeux et le déroulé d’une grève ayant eu lieu dans l’histoire du capitalisme et dont la durée correspond au nombre de jours restant de l’exposition où la pièce est activée. Pour sa première activation au BBB centre d’art à Toulouse en 2019, l’exposition dure 106 jours. Ainsi, le soir du vernissage, une affiche est placardée relatant une grève dont la durée a été de 106 jours, le lendemain une affiche sur une grève ayant duré 105 jours, etc., jusqu’au dernier jour de l’exposition, avec une grève ayant duré 1 journée.

À cette occasion, les affiches sont présentées, une à une, en extérieur sur la colonne signalétique Fût, conçue par le designer Dominique Mathieu. Chaque jour, la nouvelle affiche est collée par-dessus celle de la veille.

La conception graphique des affiches a été assurée par le duo Huz & Bosshard qui ont privilégié un format, une disposition du contenu, une typographie et un choix de 7 couleurs issues de l’arc-en-ciel, l’ensemble favorisant une grande lisibilité des textes depuis la rue, tout en reprenant certains codes de l’affichage dans l’espacepublic.

Matthieu Saladin, Le nombre du besoin, 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Graphisme : Huz & Bosshard. Dominique Mathieu, Fût, 2019. Vue de l’exposition de Matthieu Saladin «Temps partiels II. Flextime » et de Dominique Mathieu « Riposte » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Matthieu Saladin, Le nombre du besoin, 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Graphisme : Huz & Bosshard. Dominique Mathieu, Fût, 2019. Vue de l’exposition de Matthieu Saladin «Temps partiels II. Flextime » et de Dominique Mathieu « Riposte » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

La popularité des conflits

2019

La Popularité des conflits (The popularity of disputes) is the story of a red book that gradually loses its colour. It brings together one hundred opinion surveys published the day after demonstrations, strikes and industrial actions in various press publications. These surveys all gauge the sympathy of public opinion for a given dispute, showing in the form of a percentage, the presumed degree of popular support for the demonstration or protest, themselves already popular manifestations of opinion. The surveys are presented in order of popularity, the most popular first, the percentage of support displayed by the percentage of solid red colour on the corresponding page. 

The shade of red used for this book was taken from an engraving in the flyleaf of the first edition (1967) of Maurice Dommanget’s work, Histoire du drapeau rouge (history of the red flag).

La Popularité des conflits est l’histoire d’un livre rouge qui pâlit. Il réunit cent sondages d’opinion publiés au lendemain de manifestations, grèves et autres mouvements sociaux dans différents organes de presse. Ces sondages ont la particularité de mesurer la sympathie d’une population pour tel ou tel conflit, donnant à lire, sous la forme d’un pourcentage, le degré présumé d’adhésion populaire à la manifestation d’une protestation elle-même populaire. Les sondages sont présentés par ordre de popularité décroissant, le pourcentage de soutien devenant ici le pourcentage de couleur rouge de l’aplat correspondant. 

Le rouge ayant servi d’étalon pour ce livre provient, quant à lui, d’une gravure ornant la page de garde de la première édition (1967) de l’ouvrage de Maurice Dommanget, Histoire du drapeau rouge.

Éditions Incertain Sens, Rennes ; BBB Centre d’Art, Toulouse, 2019.
[208 pages], dos carré cousu collé, jaquette, offset une couleur, 14,8 × 9 cm. 
Graphisme : Huz & Bosshard 
Dépôt légal octobre 2019, ISBN 978-2-914291-89-7, 500 exemplaires, 8€.

Publié avec le soutien de la Région Bretagne et de l’EA 7472 PTAC (Pratiques et théories de l’art contemporain) de l’université Rennes 2, à l’occasion de l’exposition « Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art.

« Organiser son temps professionnel » (module de formation nocturne)

2019

“Organiser son temps professionnel” (module de formation nocturne) (‘Organising your work time’ (nocturnal training module)) is a work based on a protocol touching on the activity of the BBB art centre resource platform, which aims to offer various training courses for artists. The day’s training entitled ‘Organising your work time’ was pushed back twelve hours. Initially scheduled between 9 am and 4:30 pm, it took place from 9 pm to 4:30 am, on the night preceding the exhibition. The record of this work is presented in the form of sheets of notes made by the participants according to two graphical codes that show, respectively, their perception of time and their fatigue during this night’s training.

« Organiser son temps professionnel » (module de formation nocturne) est une œuvre protocolaire touchant à l’activité de la plateforme ressource du BBB centre d’art, dont la spécificité est de proposer diverses formations pour artistes. La journée de formation intitulée « Organiser son temps professionnel » a été décalée de 12h : initialement prévue de 9h à 16h30, celle-ci s’est déroulée de 21h à 4h30, la nuit précédant l’ouverture de l’exposition. La mémoire de cette œuvre se présente sous forme de feuillets annotés par les participant.e.s, selon deux codes graphiques faisant respectivement état de leur perception du temps et de leur fatigue durant cette nuit de formation.

Matthieu Saladin, Organiser son temps professionnel (module de formation nocturne), 2019 (détail). Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau), 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.
Matthieu Saladin, Organiser son temps professionnel (module de formation nocturne), 2019. Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau), 2019. Production : BBB centre d’art, Toulouse. Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

Précipités de lenteur

2019

Digital printing. 2 leafs, 80 x 600 mm, 250 copies. Design Huz & Bosshard.

Précipités de lenteur (Precipitates of slowness) is composed of two strips, “offcuts” of paper left at the disposal of visitors. Organised from A to D, like the sides of a vinyl record double album, an essay on the political economy of music, written for the Flextime exhibition, is reproduced in violet ink on these pages. Very small characters are used, implying an unhurried reading of the essay, which, through an analysis of various sound experiments carried out on deceleration, questions the ideology of speed governing today’s society. In the era of high frequency trading, the 24/7 lifestyle, the championing of mobility and the general acceleration of social change, these experiments constitute a critique in action, an attempt to delay or even a retreat from the imperatives to speed up. The essay can however be read differently: charting a course through these musical references, it can also be understood as a paratext, referring more or less explicitly to various works in the exhibition.

Impression numérique. 2 feuillets, 80 x 600 mm, 250 exemplaires. Design Huz & Bosshard.

Précipités de lenteur se compose de deux bandelettes, des « chutes » de papier laissées à la disposition du public. Ordonnancées de A à D, comme les faces d’un double album vinyle, ces pages reproduisent en violet un essai d’économie politique de la musique, écrit pour l’exposition Flextime. Le texte, composé en très petits caractères de telle sorte qu’il implique une lecture qui prenne son temps, interroge l’idéologie de l’accélération qui gouverne aujourd’hui notre société, à travers l’analyse de diverses expérimentations sonores menées sur le ralentissement. À l’heure du trading à haute fréquence, de l’occupation 24/7 du temps de vie, de l’apologie de la mobilité et de l’augmentation généralisée du rythme des changements sociaux, ces expériences constituent autant de critiques en acte, de tentatives de temporisation, sinon de replis face aux impératifs de l’accélération. Ce texte peut toutefois être lu différemment : cheminant parmi ces références musicales, il constitue également un paratexte renvoyant de manière plus ou moins explicite à plusieurs œuvres de l’exposition.

Ce texte a également été publié dans le numéro 12 d’Audimat.

Matthieu Saladin, Précipités de lenteur, 2019. (Design graphique : Huz & Bosshard). Les supports (scénographie d’un mobilier de bureau), 2019 (détail). Production : BBB centre d’art, Toulouse.Vue de l’exposition «Temps partiels II. Flextime » au BBB centre d’art, 2019. Curateur & crédit photo : Émile Ouroumov.

Politique des transpositions

2019

Transposition politics. With Sirens, sound installation and performance.

The project Politique des transpositions was developed during an artist residency in La Becque, Switzerland, during the summer of 2019. Working on the tension between statistical representations of minorities and the characteristics of the sound device of the Swiss national alert, it took three forms:

A performance (September 12, 2019 at the Bourg, Lausanne): sonification of the statistics established by the population service of the municipality of Renens on the so-called foreign populations residing there; whispers by a group of performers hidden in the audience of sentences constructed from the national security instructions throughout the evening.

A graphic score: A1 poster made from statistics, country by country, of all the so-called foreign populations living in Renens.

A sound installation (censored): implementation of a multi-speakers device in the public space of the city of Renens aiming at playing for 1 minute, 10 times over a period of 3 months, the basic sound of the Swiss siren, each time transformed according to the statistics on the so-called foreign populations residing in the city. This installation, initially planned for the period September-December 2019 in the framework of a partnership between the city of Renens and the association Sonorama, was censored by the municipality.

Avec les Sirènes, installation sonore et performance.

Le projet Politique des transpositions a été développé à l’occasion d’une résidence d’artistes à La Becque, en Suisse, au cours de l’été 2019. Travaillant sur la mise en tension entre les représentations statistiques des minorités et les caractéristiques du dispositif sonore de l’alerte nationale suisse, il a pris trois formes :

Une performance (le 12 septembre 2019 au Bourg, Lausanne) : sonification des statistiques établies par le service de la population de la municipalité de la ville de Renens sur les populations dites étrangères y résidant ; chuchotements par un groupe de performer·euses dissimulé·es dans le public de phrases construites à partir des consignes nationales de sécurité tout au long de la soirée.

Une partition graphique : affiche de format A1 réalisée à partir des statistiques, pays par pays, de l’ensemble des populations dites étrangères résidant à Renens.

Une installation sonore (censurée) : mise en place d’un dispositif de diffusion dans l’espace public de la ville de Renens visant à émettre durant 1 minute, à 10 reprises sur une période de 3 mois, le motif de base de la sirène suisse, à chaque fois transformé en fonction de statistiques sur les populations dites étrangères résidant dans la ville. Cette installation, initialement prévue pour la période septembre-décembre 2019 dans le cadre d’un partenariat entre la ville de Renens et l’association Sonorama, sera censurée par la municipalité.

La capture de l’inaudible (publication)

2019

Software Edition on SD card and silkscreen booklet, including a text by Jonathan Sterne.

That which is inaudible is here understood to mean that which belongs to the realm of sounds that cannot be heard because they are below or beyond the spectrum audible to the human ear, or masked by other louder sounds emitted simultaneously or almost simultaneously. However the word is also used to refer to that which lies outside the hearing, or rather the understanding of a group, a community, or even a society, in so far as it is socially, culturally and historically constructed, in other words that which cannot be heard because it remains unintelligible to this group, this community or this society, according once again to the impact of thresholds and masking effects. Thus a political meaning is added to the phenomenological sense of the inaudible, without it actually being possible to draw a clear line between the two, especially when one approaches listening as a sense conditioned by the apparatuses used to facilitate it (as indeed all the senses are), or in other words “aided” listening even where no visible device is used.

The software acts like a reverse mp3 encoder. Where a classical mp3 encoder removes inaudible frequencies to reduce the size of an audio file, the reverse encoder gives these frequencies to listen, removing what the mp3 format usually keeps.

More info here: https://artkillart.org/la-capture-de-linaudible/

Logiciel sur carte SD et livret sérigraphie, comprenant un texte de Jonathan Sterne.

D’une part, l’inaudible est ici compris au sens de ce qui appartient au royaume des sons ne pouvant être entendus car se situant en-deçà ou au-delà du spectre audible par l’oreille humaine, ou bien masqués par d’autres sons plus forts émis simultanément ou presque. D’autre part, l’inaudible renvoie à ce qui excède l’écoute, sinon l’entendement d’un groupe, d’une communauté, voire d’une société, en tant qu’il est construit socialement, culturellement et historiquement, autrement dit à ce qui ne peut être entendu car demeurant inintelligible pour ce groupe, cette communauté ou cette société, et selon, là aussi, des effets de seuils et de masques. À l’acception phénoménologique de l’inaudible s’adjoint ainsi une acception politique, sans que l’on puisse en réalité tracer une frontière nette entre l’une et l’autre, notamment dès lors que l’on aborde l’écoute en tant que sens pris dans des dispositifs (du reste comme tous les sens), qui l’agencent de manière stratégique, la façonnent techniquement, juridiquement, historiquement et socialement, soit une écoute “appareillée” quand bien même celle-ci ne serait munie d’aucune prothèse visible. 

Le logiciel agit de manière exactement inverse au traitement du signal que réalise habituellement un encodeur MP3 : il ne conserve que les fréquences que supprime l’encodage MP3, c’est-à-dire l’inaudible selon l’idéologie qui gouverne cette technologie. Le choix du MP3 ne se veut néanmoins pas une critique de la compression des données audio qu’il opère, ni des usages, ni des écoutes qui le mobilisent, mais intervient simplement en tant qu’il exemplifie de manière particulièrement intéressante la porosité de la frontière censée séparer les deux acceptions de l’inaudible précédemment citées.

Production Art Kill Art & Synesthésie–MMaintenant, avec le soutien de ÉSA Pyrénées – Pau Tarbes, accès)s(cultures électroniques, CNC / Dicréam (Dispositif pour la création artistique multimédia et numérique).

Plus d’infos sur l’édition ici : https://artkillart.org/la-capture-de-linaudible/

Economic Score – BBB centre d’art

2019

The work Economic Score consists in transposing a cultural economy into a musical score. The present version refers to the budget of BBB centre d’art in 2019. The score consists of 3 tables to be used jointly in preparing the performance.

Performed by IFMI Master students (Toulouse university Jean Jaurès), on May 23, 2019.

La pièce Economic score consiste en la transposition d’une économie culturelle en partition. La version « BBB centre d’art » comprend 3 tables à utiliser conjointement dans la préparation de l’interprétation. Elle reprend le budget du BBB centre d’art sur l’ensemble de l’année 2019.

Interprétée par les étudiants du master IFMI (université Toulouse Jean Jaurès), le 23 mai 2019. 

Photo : Émile Ouroumov, 2019

Calendrier des révoltes 2019

Calendar of Revolts takes the form of a calendar for the year 2019 that replaces the celebrations of the patron saints on all 365 days of the year with the anniversaries of popular revolts taken from the pages of modern and ancient history.

Calendrier 2019 où les informations habituelles relatives à chaque jour laissent place à l’unique mention d’une révolte ayant eu lieu ce même jour.

Design Huz & Bosshard ; production BBB centre d’art. Poster 118 x 78 cm, 500 exemplaires.

Publié dans le cadre de l’exposition Temps partiels I. Tirer sur les cadrans pour arrêter le jour (cur. Emile Ouroumov), BBB Centre d’Art, Toulouse, France, du 13/02 au 29/06/19.

Photo : Émile Ouroumov, 2019
Photo : Émile Ouroumov, 2019