Archives de catégorie : Records

À écouter en coupant le son

2015

Printed business card (85 x 55 mm) where the following sentence is printed: Listen with the sound turned off.

These cards are put in record sleeves (CDs or vinyls) chosen at random, or almost, in libraries and record shops, according to my travels during this period.

Carte de visite imprimée ; 85 x 55 mm.

Ces cartes sont glissées dans des pochettes de disques (CDs ou vinyles) choisis au hasard, ou presque, dans des médiathèques et chez des disquaires, au gré de mes déplacements à cette période.

Stones (broken version)

2014

Score

This piece was commissioned by the clarinettist Benjamin Bondonneau, who invited different artists and composers to write a composition in relation with stones. The score has been interpreted and published on the compilation Phonolithes, a collection of pieces for, on or with stones.

Cette pièce fait suite à une commande du clarinettiste Benjamin Bondonneau, ayant invité différents artistes et compositeur·rices à lui écrire une composition en lien avec les pierres. La partition a donné lieu à une interprétation, parue sur la compilation Phonolithes rassemblant un ensemble de pièces pour, sur ou avec des pierres.

Sounds of silence

Sounds of silence

LP, produced by Frac Franche-Comté / Alga Marghen, with Incertain Sens, 2013. Project realized with Patrice Caillet et Adam David.

Sounds of Silence is an anthology of some of the most intriguing silent tracks in recording history and includes rare works, among others, by Andy Warhol, John Lennon, Maurice Lemaître, Sly & the Family Stone, Robert Wyatt, John Denver, Whitehouse, Orbital, Crass, Ciccone Youth, Afrika Bambaataa, Yves Klein, etc. In their own quiet way, these silences speak volumes: they are performative, political, critical, abstract, poetic, cynical, technical, absurd… They can be intended as a memorial or a joke, a special offer, or something entirely undefined. The carefully chosen silences of this anthology are intrinsically linked to the medium of reproduction itself and reveal it’s nude materiality. They expose their medium in all its facets and imperfections, including the effect of time and wear. At the most basic level, these silences are surfaces. And it is in their materiality that they distinguish themselves from the conceptual experiments of John Cage with 4’33 ». From the 1950s silence has found a place in the economic structure of the record industry and since then it would increasingly be appropriated by a vast array of artists in a vast array of contexts. Indeed, the silent tracks seem to know no boundaries. The LP presents the silences as they were originally recorded, preserving any imperfection that the hardware conferred upon the enterprise, without banning the possibility to satisfying the ear. The liner notes provide historical background for each track, revealing the stated (or presumed) motivations for these silences, while providing novel sound correspondences or interferences. This album is meant to be played loud (or not), at any time, in any place: a true aural experience.

4 editions between 2023 and 2022. Available here

Disque vinyle 12’, Frac Franche-Comté / Alga Marghen, avec le soutien
des éditions Incertain Sens, 2013. Projet réalisé avec Patrice Caillet et Adam David.

« Sounds of silence » est une anthologie réunissant certains des plus intriguants morceaux de silence de l’histoire de l’enregistrement et comprend des pièces d’Andy Warhol, John Lennon, Maurice Lemaître, Sly & the Family Stone, Robert Wyatt, John Denver, Whitehouse, Orbital, Crass, Ciccone Youth, Afrika Bambaataa, Yves Klein, etc. Si tous ces morceaux ont en commun un même et unique matériau, et peuvent en cela paraître au premier abord interchangeables, ils sont en réalité on ne peut plus divers. Ainsi, oscillent-ils entre le performatif, le mémoriel, le politique, la critique, l’abstraction, le poétique, le cynisme, la blague, la technique, la promotion, l’absurde et l’indéterminé. Les morceaux choisis de cette anthologie rendent néanmoins tous compte de la spécificité de silences pensés et produits pour un médium reproductible, jouant de sa matérialité en le mettant à nu. Ils exposent et révèlent leur médium, jusque dans son usure et ses imperfections. Ce sont de simples surfaces, des spirales de sillon tournant sur elles-mêmes. Pour cette même raison, ces plages de silence se distinguent de la rupture conceptuelle opérée par John Cage avec 4’33’’. Depuis les années 1950, le silence a trouvé une place dans l’économie du disque et a connu d’innombrables appropriations. La plage de silence paraît en effet ne faire exception à aucun courant musical. « Sounds of silence » rejoue ces silences d’après leur support d’origine, conservant toutes les imperfections liées à leur matérialité propre et leur histoire spécifique, sans toutefois négliger le postulat d’une certaine satisfaction d’écoute chez l’auditeur. Cette approche documentée révèle les motivations effectives ou présumées de ces silences, tout en s’aventurant dans des correspondances ou des interférences inédites. Un disque « à jouer fort » (ou non), en tout lieu et toute circonstance : une réelle expérience auditive.

4 éditions, entre 2013 et 2022. Disponible ici.

Collection FRAC Normandie.

Pile ou face

2013

Heads or tails

Installation version: a 1-euro coin spinning on its own axis, endlessly, on its side, like a spinning top.

Record version: 45 rpm in a locked groove playing the sound of a coin spinning on its own axis. As the record’s groove is locked, the record plays endlessly and gives the illusion of continuity. Price 1 euro. Available here.

Version installation : pièce de 1 euro tournant rapidement sur elle-même,  sans fin, sur sa tranche, comme une toupie.

Version disque : 45 tours en sillon fermé donnant à entendre le son d’une pièce tournant sur elle-même. Le disque étant en sillon fermé, la lecture est sans fin et donne l’illusion d’une continuité. Prix 1 euro. Disponible ici.

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Production CAC Brétigny.

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(Déserts)

2011

Déserts by Edgard Varèse was first performed at the Théâtre des Champs-Élysées in Paris, on December 2, 1954. This concert has gone down in history as one of the greatest scandals in XXth century avant-garde music, as the audience rioted during the performance. Socio-historical context surely played a role, as France was still under the Fourth Republic, marked by its policy of “cultural democratization”. This concert was part of the National Orchestra’s “Tuesdays” (in fact, as it was to be broadcast live, it took place exceptionally on a Thursday), which were free and as a result attracted a wide audience not necessarily used to musical experimentation such as this. The concert was conducted by Hermann Scherchen, assisted for the occasion by Pierre Henry, who was in charge of the electro-acoustic device. It presented pieces from the classical repertoire – Mozart’sGrand Overture in B flat and Tchaikovsky’s Symphony No. 6 (“Pathétique”) – and a work that confronted acoustic and “organized” sounds in an innovative way.

During the performance, people reacted noisily, and at the same time, another “music” emerged in counterpoint, improvised, developing in a more or less undecided – if not indeterminate – way, and at irregular intervals. Listening to the recording, the protests literally compete with Varèse’s music, developing a new and particularly complex musical form, a succession and intertwining of murmurs, muted mutterings, and sudden and untimely waves of boisterous disapproval. But behind the rejection, one can maybe also discover, in this other music, the intrinsic link between noise and democracy.

This disc presents this other sonic manifestation, the one performed by the audience. In a certain way, I have followed the logic of retrenchment that underpins Varèse’s initial work. Edgard Varèse’s Déserts is a mixed composition, structured in four instrumental movements, to which three electronic interpolations are added, which interrupt the instrumental development. During these interpolations, the orchestral sound fades away to give way to the recorded sounds. In (Déserts), I have simply extended this process, erasing Varèse’s piece to let a new type of recorded “interpolation” appear: the anonymous noise of the audience.

Recorded on December 2, 1954, in Paris. Edited on April 4, 2009, in Paris.

Déserts d’Egard Varèse fut créé au Théâtre des Champs-Elysées à Paris, le 2 décembre 1954. Ce concert est resté dans les mémoires comme l’un des grands scandales de l’histoire de la musique avant-garde du XXe siècle, donnant lieu à une véritable révolte de la part du public. Le contexte sociohistorique n’y fut sans doute pas étranger. L’époque était alors celle en France de la Quatrième République, marquée du point de vue de la culture par la politique dite de « démocratisation culturelle » : le concert était gratuit, dirigé par un célèbre chef d’orchestre, Hermann Scherchen – accompagné pour l’occasion par Pierre Henry au pupitre des commandes électro-acoustiques – et s’inscrivait dans la programmation des « mardis » du National (se déroulant exceptionnellement un jeudi pour les besoins de la retransmission en direct). Il tentait en outre d’articuler des pièces issues du répertoire classique (en l’occurrence la Grande ouverture en si bémol de Mozart et la Symphonie Pathétique de Tchaïkovski) et une œuvre novatrice dans sa confrontation de sons acoustiques et de « sons organisés ». En raison de leur gratuité et de leur cadre, ces concerts accueillaient généralement un public nombreux, non nécessairement coutumier des expérimentations musicales.

Lors de cette interprétation, le public réagit bruyamment à la musique, mais dans le même temps une autre « musique », improvisée celle-ci, émergeait en contrepoint, se développant de manière plus ou moins indécise, sinon indéterminée, et à intervalles irréguliers. A l’écoute de l’enregistrement, les protestations du public rivalisent littéralement avec la musique de Varèse, dessinant, dans leur propre effectivité, une autre forme musicale, particulièrement complexe, où se succèdent et s’entremêlent des heurts violents, des murmures et une rumeur sourde, de brusques surgissements intempestifs et des vagues houleuses de désapprobation. Mais peut-être qu’en deçà du désaveu, pointe également dans cette autre musique le lien intrinsèque qui existe entre bruit et démocratie.

C’est cette autre manifestation sonore, performée par le public, que ce disque se propose de donner à l’écoute. Pour cela, j’ai en quelque sorte poursuivi la logique de retranchement qui sous-tend la pièce initiale de Varèse. Déserts est une œuvre mixte, qui est structurée en 4 mouvements instrumentaux, auxquels s’ajoutent 3 interpolations électroniques qui viennent interrompre le développement instrumental. Durant ces interpolations, les sons de l’orchestre s’effacent pour laisser place aux sons enregistrés. Dans (Déserts), j’ai simplement continué cet effacement, éclipsant la pièce de Varèse pour laisser apparaître un autre type d’« interpolations » enregistrées : le bruit anonyme du public.

Enregistré le 2 décembre 1954, Paris. Edité le 4 avril 2009, Paris. Durée : 27’10’’

Download

No Disc ; Disc’s Rotation ; Eject

2010

Set of three CDs produced by Arika and given to the public during the 2010 edition of the Instal festival (Glasgow). Each disc gives to listen to the mechanism of a CD player, respectively when it does not recognize the disc (40 sec), when the disc is read normally (60 min) and when the disc is ejected (8 sec).

Ensemble de trois CDs produits par Arika et distribués au public lors de l’édition 2010 du festival Instal (Glasgow). Chaque disque donne à entendre le mécanisme d’un lecteur CD, respectivement lorsqu’il ne reconnaît pas le disque (40 sec), lorsque le disque est lu normalement (60 min) et lorsque le disque est ejecté (8 sec).

Production Arika/Instal, Glasgow

Experimental Music

2008

“Experimental music“ is a sound game of chance. Play the record in random mode until the sequence ‘Experimental music’ is played. When the anagram comes up, start again. Can be put into repeat mode. CD & Booklet. Editions Provisoires

“Experimental music“ est un jeu de hasard sonore. Lire le disque en mode aléatoire jusqu’à ce que la séquence Experimental music soit proprement diffusée. En cas d’anagramme, recommencer. Mode répétition possible. CD et livret. Editions Provisoires

4’33’’/0’00’’

2008

Maximum amplification of the first commercialized recording (Cramps, 1974) of 4’33 » (1952) by John Cage, performed by Gianni-Emilio Simonetti. CD and booklet. Editions Provisoires.

Amplification maximum du premier enregistrement commercialisé (Cramps, 1974) de 4’33’’ (1952) de John Cage, interprété par Gianni-Emilio Simonetti. CD et livret. Editions Provisoires.

Stock Exchange Piece

Stock Exchange Piece (Gold & Light Sweet Crude Oil) (2007)

The Stock Exchange Pieces are transpositions of rates and index of the Stock Exchange to sine waves, with simple substitution of units. The rates fluctuations determine the swings of resulting frequencies. The sine waves move about, converge or move away from each other, mirroring oscillations of the Stock Exchange and thus generating acoustic phenomena in their movement – sonic transcription of a flow. CD.  WMO/R 32.

Les Stock Exchange Pieces sont des transpositions en fréquences sonores, par simple substitution de l’unité, des taux et indices de la bourse. La variation des indices détermine la variation des fréquences résultantes. Les fréquences évoluent, se rapprochent ou s’éloignent les unes des autres au gré des oscillations du marché et engendrent ainsi dans leur mouvement des phénomènes acoustiques – transcription sonore d’un flux. CD.  WMO/R 32.